La mémoire de travail

Le soucis principal de ma fille aînée est sa mémoire de travail inefficace. C’est ce qui la met en difficulté dans moult apprentissages. La remédiation avec la neuropsy qui la suit a débuté. Cela lui a beaucoup plus.  Nous avons beaucoup de chance d’avoir rencontré cette professionnelle bienveillante.

Comme je disais dans mes articles précédents (Bilan neuropsy et Neuropsy (02)), le travail va se axer en priorité sur la mémoire de travail et l’estime de soi.

Donc, en premier lieu elle ne fait que des petits exercices exerçant la mémoire où elle réussit seule, sans aide. Elle débute par la mémoire de travail auditive.

Les exercices d’hier étaient du genre :

  • la neuropsy lui dit une liste de 4 chiffres. Puis, elle lui en redit que 3 de ces 4 chiffres. Ma fille doit retrouver celui manquant. Puis le nombre de chiffres augmentent.
  • La neuropsy lui lit une petite histoire de 2 ou 3 lignes. Puis elle lui propose une feuille où sont notés des mots liés à des images. Ma fille doit retrouver les mots (ou images) qui étaient présents dans l’histoire. Ici, il ne s’agit pas du tout de compréhension de texte (d’ailleurs ma fille a toujours compris ce qu’elle lisait), mais de mémorisation des éléments qu’elle entend.
  • Puis, elle lui a proposé d’écrire ces mots en se servant de la feuille comme modèle.
  • Puis, elle lui a demandé de choisir deux mots et écrire une phrase avec ses deux mots.

Elle ne lui a pas corrigé ses erreurs de grammaire ou orthographe. Pour le moment, ce n’est pas la visée de ses exercices.

Quelques préconisations dans un cadre d’apprentissages à l’école ou la maison :

Il est préférable :

  • de faciliter le travail de mémorisation de l’élève en limitant les sources de distractions, par un placement judicieux au sein de la classe
  • reformuler systématiquement les consignes et de les donner sous plusieurs formes (à la fois à l’oral et par écrit au tableau)
  • rappeler les notions clés apprises précédemment
  • aider l’enfant à hiérarchiser les informations afin de mémoriser en premier les notions les plus importantes
  • créer des “référents” individuels ou collectifs (écrits, dessins ou pictogrammes, …) afin d’établir des automatismes
  • fournir des moyens mnémotechniques, permettre l’utilisation d’aide-mémoires ;
  • en cas de trouble mnésique touchant les voies d’entrée auditivo-verbales, s’appuyer sur la mémoire visuelle en utilisant des outils pédagogiques adaptés (encyclopédie, schéma, tableau récapitulatif etc.)
  • garder une trace (écrit, dessin) de chaque activité, afin d’aider l’élève à se les remémorer
  • travailler avec l’élève sur la reconnaissance du temps qui passe par l’établissement de points de repères temporels : emploi du temps, agenda, sonnerie de fin de cours, horloge dans la classe, carnet de mémoire ou l’élève inscrit au fur et à mesure tout ce qu’il fait dans sa journée (ce qui lui évite de faire 2 fois la même chose) …
  • prendre en compte la lenteur induite par les troubles de la mémoire et les stratégies de contournement qu’ils impliquent, par exemple en réduisant le nombre d’exercices à faire sur un temps imparti ou en octroyant un temps supplémentaire pour les évaluations.

Il faut garder en mémoire que l’élève n’est pas fainéant mais que son trouble l’empêche de mémoriser de la même façon que ses camarades. Il faut donc éviter :

– de perdre son calme (ni énervement, ni culpabilisation)
– de nier l’échec si tel est le cas, mais aussi de mettre l’élève systématiquement face à son échec
– de culpabiliser l’élève ;
– de le forcer à faire des choses qu’il n’est pas en capacité de faire.

extrait de ce site : http://www.tousalecole.fr/content/troubles-de-la-m%C3%A9moire-troubles-mn%C3%A9siques#simple-table-of-contents-8


Attention, on pourrait penser que faire l’IEF est facile. Mais non, c’est un travail de recherches et de remises en questions constantes, et d’autant plus quand on a un enfant avec des difficultés.

On pourrait croire qu’on sera toujours calme et bienveillant. C’est mon chemin d’accompagnement et d’être depuis 12 ans. Et pourtant, il m’est arrivé de perdre mon calme et ma bienveillance face aux difficultés de ma fille. Penser qu’elle ne faisait pas d’efforts, qu’elle était peut être un peu fainéante et que maintenant elle devait s’y mettre. D’avoir des mots assassins quand après être resté des semaines sur une notion, avoir répété et répété, avoir utilisé diverses méthodes, divers angles d’explications, elle n’y arrivait pas. Même un simple soupir ou yeux au ciel est dénigrant pour elle.

On pourrait croire que moi si aguerri, si confiante en mes choix et au unscho, si connaisseuse des lois etc, que je résisterai aux diverses pressions des IA pour que ma fille avance, entre dans leur moule, etc. Bah non, il m’est arrivé que la peur des contrôles me fassent dévier de notre voie et me fasse mettre la pression à ma fille. Ce qui a immanquablement accentué ses troubles, l’a amené à se braquer encore plus et à  perdre d’autant plus confiance en elle et rendre notre lien parfois conflictuel.

Alors, cherchez, documentez vous et restez connecté à votre enfant….

Quelques liens ou documents pdf sur la mémoire de travail :