Notre unschooling

Nous avons toujours été en unschooling (= apprentissages libres et auto-gérés).

Depuis leur naissance, nous avons toujours respecté les rythmes et besoins physiologiques, cognitifs, affectifs de nos enfants.

Unschooling et parentalité positive.

Il nous était inconcevable de scolariser nos enfants et leur imposer la violence du système scolaire.

  • La violence d’une vie ne respectant pas leur rythme et besoins physiologiques, leurs individualités, leur fonctionnement cognitif etc.
  • La violence entre enfants.
  • La violence des adultes sur les enfants, les rapports dominants dominés et pyramidaux où l’adulte est le “tout puissant sachant” et l’enfant “soumis ignorant”.
  • La violence de devoir entrer dans les cases, quoi qu’il en coûte.
  • La violence des notations, des comparaisons, des attentes de rentabilité, de productivité…
  • Exit l’épanouissement de l’enfant, exit le respect et la bienveillance…

Nous avons fait naturellement le choix d’offrir la possibilité à nos enfants de grandir à leur rythme et avec l’espace de liberté d’être eux-mêmes, favoriser leur épanouissement.

Nous tentons de leur offrir un environnement riche et stimulant, d’être à leur écoute, disponible pour les accompagner quand ils le demandent.

Le unschooling va au-delà de l’instruction, c’est un mode éducatif, un art de vivre. Nous les regardons grandir, s’éveiller, s’animer, vivre, Être.

Tout est source d’apprentissage dans la Vie, TOUT !

Unschooling et chemin de réflexion pour les parents / accompagnants

Cela nous demande à nous déscolariser nous-même, travailler sur nos peurs, nos conditionnements.

Le unschooling nous apprend à avoir confiance en nos enfants, en leur capacité, en leurs ressources, en leur instinct d’apprenant ! Cela fait parfois très peur. Je me suis souvent demandée si j’avais raison. Mais, oui, OUI !! Et c’est une aventure extraordinaire, pour nos enfants et nous-même, un espace de liberté !

J’ai coutume qu’il y a autant de façon de pratiquer le unschooling qu’il y a de familles, même d’enfant au sein d’une famille !

Souvent, les personnes crient au scandale quand une famille unschooling utilisent des livres, des manuels, des supports, du travail formel. “Ahhhh ouhhh ce sont des faux unschooling !” Alors je dis NON, ceux sont ces personnes là qui n’ont rien compris au unschooling. Dans le unschooling, l’enfant est l’initiateur et le moteur de son instruction, de ses activités. L’enfant peut demander à utiliser un manuel, un livre, un travail formel, même faire un cours de je ne sais pas quoi. Il en a l’envie !

Notre instruction s’adapte à la personnalité de chacun de nos enfants :

  • leur rythme,
  • leur fonctionnement cognitif,
  • leurs ressources,
  • leurs besoins,
  • leurs centres d’intérêt,
  • dans un environnement basé sur la confiance, le respect, la positivité, l’épanouissement personnel.

Nous connaissons le socle commun.

Mais, je ne suis pas les programmes scolaires par niveau et je m’en fiche royalement ! Je n’établis pas de programme à suivre. J’ai une filigrane, un fil conducteur pour les amener à développer leurs compétences et connaissances. Je suis mes enfants et là où ils nous mènent et comme ils nous y mènent.

Pour les contrôles pédagogiques, une fois l’an, je reprend le socle dans un tableau et je mets face à chaque compétence, les activités que nous faisons et qui développe cette compétence. Les contrôles pédagogiques montrent la limite de l’éducation nationale. Les inspecteurs académiques dans l’immense majorité des cas ne comprennent rien au unschooling et connaissent très peu les pédagogies alternatives. S’en est parfois risible dans les rapports. Cela crée aussi des tensions et des peurs qui poussent parfois à sortir de notre unschooling, même inconsciemment.

Ma grande, Eva, n’a jamais aimé le travail “formel”. Déjà petite, à l’âge où les filles de mes copines dessinaient, coloriaient, découpaient, collaient, ma fille courrait, escaladait, grimpait, fabriquait… Elle est toujours restée très physique. Elle a demandé très tôt à suivre des cours de sport et de musique (3 ans). Elle observait, elle voulait essayer, elle demandait à être inscrite (avec notre présence au cours requise). Les prof étaient étonnés de ses capacités physiques, sa dextérité, son endurance. Elle a 18 ans maintenant et c’est toujours très “physique”. Elle travaille, d’ailleurs, dans le sport – l’équitation.

A une époque, j’ai eu des craintes, des doutes. Mon ainée est entrée en lecture “tard” (pour l’IA et la norme admise) : 10 ans. Cela ne me posait pas de soucis en soi. Ce qui me questionnait, était qu’une fillette curieuse de tout et voulant tout apprendre en autonomie, soit totalement réfractaire pour apprendre à lire, alors que la lecture lui ouvrirait des horizons plus vastes, un accès à des connaissances en autonomie. Elle évitait soigneusement toute activité qui la mettrait face à la lecture, mais aussi à certains autres apprentissages. J’ai pensé qu’elle choisissait la facilité, qu’il nous fallait peut-être la pousser un peu (L’IA mettait une légère pression du genre ‘bon l’an prochain elle sait lire”… A quoi je répondais “si elle le veut, si elle est prête : oui”). On s’est alors posé 1 heure tous les jours, pour aborder la lecture. Mais, j’ai vite stoppé (15 jours/3 semaines) : comment forcer un enfant qui est réfractaire, qui n’a pas envie, qui se ferme ? Puis après avoir longuement parlé avec elle, elle a su dire qu’en fait elle avait envie de savoir lire, mais qu’elle ne comprenait pas en fait. J’ai donc pris l’initiative de la faire tester. Il s’avère qu’elle est multi-dys, une mémoire de travail défaillante, des troubles de l’attention et des fonctions exécutives (Cf rubrique DYS). La neuropsy nous a appuyé dans notre démarche de unschooling, qui permet à Eva d’avancer à ses rythmes, avec ce qui a du sens pour elle et sans mise en échec. Par contre, nous cherchons à proposer (et PAS imposer. Proposer c’est accepter un refus) des activités adaptées et qu’elle aime qui lui permet d’aborder ses difficultés.

Elena (tout juste 11 ans) aime se poser et faire des activités dans des cahiers, à condition que ce soit ludique et adapté à ses centres d’intérêts. Depuis toute petite, elle demande des cahiers d’activité. Elle aime dessiner, colorier, découper, coller, écrire. Elle a demandé à apprendre à lire et écrire à 6 ans, car elle avait hâte de pouvoir lire des livres à son frère, lui apprendre à lire, écrire à ses grands-parents sans notre aide, apprendre à son frère à écrire. Alors nous avons répondu à sa demande.

Léon (tout juste 6 ans) aime beaucoup manipuler et jouer avec les nombres, compter et faire des cahiers d’activités de mathématiques. Mais, il a besoin que cela vienne de lui. Toute suggestion le ferme.

Nous disposons de nombreuses ressources numérisées dans un disque dur et en format papier (livres, jeux et matériels pédagogiques… ). Depuis de nombreuses années, je passe beaucoup de temps à chercher sur le net des ressources et fabriquer des supports, du matériel de manipulation, etc.. Je me documente et me forme aussi énormément sur les neuro-atypies, les troubles de l’apprentissage, les adaptations et accompagnements possibles, les neurosciences.

Avoir pleins de livres et ressources, de cahiers d’activités, de matériels de manipulation (achetés ou fabriqué) – à disposition – rend notre environnement stimulant. Spontanément, les enfants vont sortir un livre, un jeu, du matériel de manipulation, faire une recherche internet, vont demander de l’aide, de la disponibilité pour faire, partager, interagir avec eux.

Voici un extrait d’échange avec une maman IEFeuse, du 13 janvier 2019, où je lui expliquais :

J’ai une tonne de ressources disponibles, des livres, des fiches, des cahiers d’activités numérisés sur mon DD, j’ai des tonnes de jeux, de matériel que je télécharge par ci par là au gré de mes lectures / recherches / échanges avec des nonsco, etc. J’imprime, plastifie et découpe (ou achète svt d’occasion).

J’ai passé des heures à me renseigner pour essayer de comprendre les difficultés de ma grande comprendre son fonctionnement pour pouvoir l’aider, l’accompagner au mieux, en lien avec elle, en lien avec nos valeurs. J’ai passé des heures à travailler sur les intelligences, le cerveau, les neurosciences, les pédagogies, les handicaps… les outils, ressources, etc.. (merci à moi même de m’être toujours intéressée à ces domaines depuis mon adolescence, d’avoir fait des études de psycho, d’avoir une grande curiosité intellectuelle et les capacités pour etc etc)

J’ai souvent proposé, jamais au grand jamais imposer, pour tenter de l’aider à se frayer un chemin au travers ses murs et dépasser ses souffrances. Car oui, bien sur qu’elle en souffrait et en souffre encore malgré des airs apparents de « je m’en fous »…

J’ai du souvent accepter que toutes ces préparations, ces we à imprimer/plastifier/découper, étudier différentes utilisations possibles cohérentes avec son fonctionnement et ses intérêts soient balayées car elle ne voulait pas, ou ne pouvait pas, etc. et continuer à chercher, faire ou acheter, proposer…

Et petit à petit, elle avance… et elle prend confiance… J’ai souvent pleuré.. oui pleuré, angoissé, souffert devant sa souffrance à elle qui me faisait me sentir si impuissante,… parfois misérable… J’ai souvent culpabilisée, cherché pourquoi ces difficultés… Merci la neuropsy pour son soutien, pour ses ‘compliments’ à l’égard de mon travail, de tout ce travail.

Tout ce travail, toute cette réflexion, tout ce lâcher-prise aussi, tout le travail sur moi, toutes nos ressources, outils, etc bien servent. Servent pour ma grande encore (parfois que maintenant pour certains outils qui attendaient leur heure (ou pas)), servent pour Mini qui les voit, les veut, les essaye, les adopte ou pas… Ils serviront aussi pour Ptitloup, sûrement… On rigole souvent, car Mini lui montre les alphas, qu’il manipule allègrement, elle lui dit les sons de chacun… il intègre, d’une façon ou d’une autre il grandit avec…

Alors oui peut-être que tout ça c’est FORMIDABLE, moi, pour moi, je pense juste que c’est mon rôle de maman c’est mon cœur de maman, mes choix de maman d’accompagner mes enfants…

Aussi, j’essaye de réserver un temps dans la journée où je suis totalement disponible pour chaque enfant, faire des activités avec chacun. J’avais déjà eu cette organisation après mon divorce, quand j’étais maman solo. Sans cela, prise par le tumulte du quotidien et de toutes mes tâches entre la maison et le jardin, que les demandes des filles restaient sans réponse, toujours repoussées au lendemain.

Durant ce laps de temps, je ne réponds pas au téléphone, je ne suis pas sur mon PC, où à faire d’autres tâches. Je ne suis qu’avec les enfants, ensemble ou séparément selon le besoin, la demande. Ils se choisissent une activité, sortent le matériel nécessaire etc et s’arrêtent quand ils le souhaitent. Parfois, je propose une ou des activités. Mes propositions sont toujours avec mon filigrane.

Le reste de la journée aussi ils font des activités, mais je ne suis pas “obligée” d’être dispo pour les aider ou les accompagner pour creuser un sujet par exemple. Si je ne peux pas me rendre dispo sur l’instant, je note sur un pense bête les demandes/besoins et le soir j’y réfléchis, je prépare. Le lendemain je propose durant le temps où je me réserve pour eux. Cela me permet d’être certaine d’avoir ce temps là pour eux, un vrai temps de qualité.

Il y a aussi les activités sportives et culturelles à l’extérieur, les voyages en camping-car, les rencontres avec d’autres familles etc.

Unschooling n’est pas “chaos”

Le unschooling n’est pas une absence de règles, de repères. Ce n’est pas un espèce de laxisme caché derrière un “il est interdit d’interdire” ou “faut pas faire d’adultisme”. Chez nous, il y a des règles, des règles du vivre ensemble. Des règles de “la liberté des uns s’arrête là où celles des autres commencent”. Des règles où chacun apprend à respecter ses besoins en tenant compte aussi de ceux des autres. Des règles de sécurité.

Le seul domaine où nous avons dû poser une limite contre l’avis des filles, c’est le temps d’écran. J’ai toujours laissé mes enfants gérer leur temps d’écran. J’ai toujours cru en une auto-régulation. Je l’attends toujours cette auto-régulation. Elles peuvent passer la journée entière devant l’écran, hypnotisées. Cela me pose un réel problème car je vois leur différence de comportement quand l’écran est présent ou pas dans leur vie. En fait, l’écran “loisir” est en libre accès un peu le matin, le temps qu’ils émergent, puis en fin de journée et surtout le soir après le repas. L’écran est interdit à table et quand y a des copains (sauf pour Léon, qui a parfois besoin de se mettre dans sa bulle, si trop d’interactions sociales, et l’écran est une bulle ressource pour lui).

Je vous invite à lire cet excellent site sur le unschooling https://apprendreenliberte.wordpress.com