Parler sexualité aux enfants

Parler sexualité aux enfants

Enseigner la sexualité dès la maternelle, ça ne veut pas dire enseigner aux tout-petits comment avoir des rapports sexuels. Ça veut dire apprendre à mieux connaître son corps, à en nommer les parties, à savoir se protéger des touchers inappropriés, à respecter le corps des autres et à s’ouvrir à différentes réalités amoureuses ou familiales.

Elise Gravel – page Facebook

Beaucoup s’insurge contre “parler de la sexualité aux enfants”. Beaucoup font tourner des intox sur le contenu des “cours de sexualité” à l’école… Faut arrêter… La parole autour de la sexualité déchainent bien des fantasmes. C’est assez révélateur de notre société malade !

Je ne suis clairement pas “pro-école”. Je reproche de bien nombreuses choses à l’école. Si ce n’était pas le cas, mes enfants iraient, hein ! C’est pas pour rien que mes enfants sont en nonsco.

Mais, je pense essentiel de parler de la sexualité aux enfants dès leur plus jeune âge. Pourquoi en faire un tabou ?

Oui c’est important que l’enfant connaisse son corps, tout son corps. Les parties génitales ne sont pas plus “sales”, plus “tabou” qu’un pied, une main, le cou. Cela fait partie du corps.

Oui, ils se posent des questions. Et c’est important qu’ils aient des réponses à leurs questions.

Oui, leur parler de sexualité, de leur corps, du consentement, des comportements / gestes qui sont ok et pas ok (de eux sur les autres et des autres sur eux), c’est les protéger. Les protéger des prédateurs/prédatrices, peut-être aussi prévenir qu’ils soient prédateurs eux-même un jour, consciemment ou non.

C’est aussi leur offrir un espace de confiance et de parole : ils savent qu’ils peuvent venir vous en parler, vous alerter s’ils ont subi des mauvais gestes.

L’enfant non informé, c’est une proie bien plus facile, vulnérable et qui aura plus de risque de se terrer dans le mutisme… Pourquoi en parler ? personne ne lui ayant dit que c’est pas OK, il pensera que ça l’est ok. On parle pas d’un truc ok. A qui en parler ? autour de lui, personne n’en parle, en fait tabou ?

Parler de sexualité, c’est aussi lui apprendre que le sexe n’est pas que pour se reproduire, que c’est un moment de partage, d’amour entre deux personnes consentantes et ainsi le préparer à une future vie sexuelle épanouie et épanouissante.

C’est aussi ouvrir un espace, où quand l’enfant se posera des questions sur sa sexualité, sur possiblement son orientation sexuelle, il pourra venir vous en parler. Exprimer ses questionnements, ses doutes, ses peurs, son mal-être sans avoir honte et peur, sans la crainte de se faire juger, rejeter.

Je suis thérapeute, et nombreuses patientes ont subi de l’inceste, des agressions… enfant. Et nombreuses n’ont rien dis durant des années. Pour certaines, elles pensaient que toutes les petites filles subissaient ça par leur papa ou leur papi ou leur tonton. Alors, elles n’en parlaient pas. C’était normal. Le lot de toutes. On parle pas d’un truc normal. D’autres, ne savaient pas à qui en parler, car autour d’elles personnes n’en parlaient. C’était tabou. Elles pensaient donc que c’était un secret à bien garder. Elles pensaient même que c’étaient leur faute et avaient honte. J’ai aussi de nombreuses patientes vivant très mal leur sexualité, car on leur a appris que le sexe était sale et juste pour se reproduire…

Quand, je vois le nombre de familles faisant tabou de la sexualité et du corps ‘sexuel’ de l’enfant, offensées qu’on puisse en parler dès le plus jeune âge, bien je suis bien contente qu’à l’école, on en parle. Ces enfants ont au moins un espace d’information et de parole. Je trouve dommage que l’école doivent de plus en plus se substituer à l’éducation parentale.

Je peux comprendre que cela puisse être difficile à un parent de trouver les mots, de parler de cela avec son enfant. Notamment, si pour lui enfant, ça n’a jamais été abordé et même mis en tabou. Y a des livres pour cela, des animés etc adaptés selon l’âge de l’enfant. Car évidemment, l’information, les mots, les images seront adaptés à l’âge de l’enfant.

Vous voulez préserver l’innocence de vos enfants : informez les !!

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    À partir de quel âge peut-on développer l’éducation affective et sexuelle de nos enfants ?

    Elle se fait dès la naissance ! On ne va évidemment pas « parler de sexe » à un jeune enfant. Mais quand vous prenez votre bébé dans les bras, quand vous le changez et que vous lui dites : « Excuse-moi, j’ai les mains froides, ce n’est pas très agréable, mais tu te sentiras mieux après », c’est déjà de l’éducation affective et sexuelle. La manière dont on nomme son corps, dont on traite son corps, dont on apprend à un enfant la pudeur, ce sont les premières bases de l’éducation affective et sexuelle.

    Ensuite, entre 6 et 12 ans, les enfants sont très curieux. C’est une période de grands questionnements sur les animaux ou l’histoire, mais aussi sur le corps, l’amour, la sexualité ou la vie de famille.  On peut parfois entendre qu’un enfant curieux sur le corps ou la sexualité, ce n’est pas bien, alors qu’un enfant curieux sur les dinosaures ou Napoléon, c’est bien. Ce n’est pas vrai : c’est le même mouvement de curiosité, et cette curiosité est saine.

    Il faut profiter de cette curiosité-là, qui est un élan de vie. Moins votre enfant aura d’information, plus il sera dans les tests ou les passages à l’acte. Ne pas savoir inquiète, alors que savoir apaise votre enfant. C’est un âge privilégié pour explorer intellectuellement ces sujets et poser les premiers repères de prévention. Par exemple, un enfant peut apprendre ce que c’est qu’un soutien-gorge, ce que sont les règles. Il faut garder à l’esprit que les jeunes enfants n’ont pas honte de ces sujets. C’est notre gêne qui les rend gênés.

    Un des grands pièges pour les parents est de se mettre la pression sur des sortes de « séances d’éducation affective et sexuelle », alors qu’elle fait partie des échanges quotidiens. Elle se fait au fil de la vie, en fonction des interrogations des enfants, chacun à son rythme.

    Des parents me demandent parfois : « L’homosexualité, on en parle à quel âge ? ». Ça va dépendre de chaque enfant et surtout de chaque histoire de vie. Si l’enfant naît dans une famille homoparentale, il comprendra tout de suite. S’il a un oncle homosexuel, il l’apprendra vers 3 ou 4 ans quand il interrogera ses proches. S’il n’y a personne dans son entourage, les parents peuvent amener le sujet quand ils sentent que c’est le bon moment.

    Sur certains sujets, vous pouvez être à l’initiative et attirer votre enfant sur des thèmes nécessaires. C’est le cas de la pédocriminalité par exemple : l’enfant ne va pas amener le sujet lui-même, et c’est pourtant important de l’aider à identifier le danger. Vous pouvez aussi saisir les opportunités de la vie quotidienne pour amener un sujet. S’il y a une grossesse dans la famille, vous pouvez demander : « Et au fait, il est arrivé comment le bébé dans le ventre ? » ou alors « Ton hamster, c’est un mâle ou une femelle ? ».

    https://lespetitscitoyens.com/reponse-expert/sexualite/

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